La nation française a été secouée par une série d’attaques terroristes au cours des derniers mois. L’année dernière 223 personnes ont été victimes du terrorisme sur le territoire français. La France, un pays riche en histoire juive, abrite la troisième plus grande communauté juive du monde en termes de population, juste derrière l’Etat d’Israël et les États-Unis. En raison de la peur croissante de l’antisémitisme, des milliers de Juifs français ont, au cours des derniers mois, choisi de faire leur Alya dans l’espoir de se protéger d’un monde qui semble être devenu hors de contrôle. Leur immigration est facilitée en grande partie par la Sohnout, (l’Agence Juive) entre autres, qui semblent se sentir le devoir de vider le continent de ses citoyens Juifs.
Cependant, la campagne sans relâche menée par ces groupes pour amener la communauté juive française en Israël, n’a rien fait pour leur créer un environnement plus sûr. La réalité nous montre précisément le contraire. Les estimations officielles des deux pays montrent que le nombre de personnes tuées dans des attaques terroristes en Israël est dix fois plus important qu’en France. Selon les statistiques de l’Indice mondial de la paix pour 2016, l’Etat d’Israël est le 19ème pays le plus dangereux dans le monde. Cela est particulièrement alarmant étant donné que Israël est répertorié comme plus dangereux que des lieux tels que le Honduras et El Salvador, qui ont tous deux le 1er et le 2e plus haut taux d’homicides, ainsi que Haïti, pays connu pour sa corruption. Le Libéria, un pays africain comptant un des plus grands nombres d’enfants soldats dans le monde, et qui n’a jamais été considéré comme une nation stable, est également classé comme un lieu plus sûr qu’Israël. En comparaison, la France est classée comme le 46e pays le plus pacifique du monde, devant le Royaume-Uni et aux États-Unis.
Compte tenu du fait que beaucoup de ces nouveaux immigrants français sont placés dans les régions du nord et de la frontière sud d’Israël, force est de constater que la Sohnout et ses semblables sont plus préoccupés à remplir le pays d’immigrants qu’à se soucier de leur bien-être et leur sécurité.
Si l’atmosphère dangereuse était le seul facteur négatif de la Alya, cela pourrait encore se discuter. Malheureusement, entre 2008 et 2013, les prix des logements israéliens ont fait un bond de 55% à l’achat et 30% à la location. Le logement abordable est effectivement disponible, et des groupes tels que Nefesh B’Nefesh et d’autres, qui traitent des questions d’immigration, sont prompts à accueillir de nouveaux olim parlant déjà couramment l’hébreu moderne. Le problème est que ces nouvelles maisons se trouvent souvent soit sur la frontière nord d’Israël, où les Européens cosmopolites seront voisins avec le Hezbollah soit dans l’extrême sud du pays, ce qui donne aux nouveaux arrivants une chance de se familiariser avec le Hamas, qui se situe à proximité. Même avec tout cela, la qualité du logement ne répond pas aux normes habituelles de France.
Bon nombre d’immigrants titulaires d’un diplôme d’études supérieures français n’arrivent pas à faire valoir leurs diplômes en Israël. En effet, une grande partie de ces nouveaux arrivants, dont beaucoup de médecins, dentistes, pharmaciens, etc. âgés de 40 à 50 ans, ont dû accepter des emplois simples et occupent des positions subalternes dès leur arrivée au refuge ultime que l’Agence juive leur a promis. Leur jardin d’Eden semble être rempli de dur travail physique.
L’une de ces immigrants, Mme Catherine Berdah, une pharmacienne qui était propriétaire d’une entreprise prospère dans une banlieue parisienne aisée, a récemment fait son alya avec son mari et ses deux filles. Elle a quitté la France parce qu’elle craignait pour leur avenir là-bas. Mais 6 mois après son arrivée dans la ville de Raanana, elle avait déjà quitté son premier emploi de caissière qui ne lui offrait aucune chance d’avancement, puis elle a quitté son deuxième emploi dans une clinique de santé où on l’a chargée d’empiler des boîtes dans une salle de stockage. Elle a démissionné parce qu’elle était incapable de soulever les boîtes. « A 50 ans, on m’a dit qu’empiler des boîtes était la seule chose que je sois capable de faire, j’ai me suis sentie humiliée. » Mme Berdah a dit que son permis de pharmacien n’est pas valable en Israël et qu’elle doit passer un examen en hébreu afin de pouvoir obtenir sa licence israélienne. Mais avant cela, elle doit fournir une quantité surprenante de papiers et autres formalités, comme son journal de présence d’un stage de pharmacologie qu’elle a terminé il y a 30 ans avec un pharmacien français qui n’est plus en vie. « Je vais continuer d’essayer pendant encore un an », a déclaré Mme Berdah, “mais ça ne va pas trop bien.”
Ynet News le site Internet du Yediot Aharonot, a récemment rédigé un article relatant les difficultés auxquelles de nombreux Juifs français font face. Ils écrivent : « Jusqu’à il y a deux ans, David Tibi, 46 ans, était un dentiste très demandé à Paris, à tel point que même Zev Boim, membre du parti Kadima, ministre de la Construction et du Logement, ministre de l’Agriculture, ministre de l’Intégration de la Aliya et ministre adjoint de la Défense, prenait l’avion pour la France afin de se faire soigner par le Dr Tibi. Mais la roue a tourné et maintenant, Dr Tibi reste assis à la maison. Non pas parce qu’il a commis une erreur professionnelle, mais à cause d’une erreur différente, celle de faire sa ALYA ». (Référence : http://m.yediot.co.il/Articles/4750566)
Cet article a été écrit, un an après l’attaque du Hypercacher à Vincennes, après lequel le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé les Juifs français à faire leur alya, promettant de les recevoir à bras ouverts, et comme Ynet News écrit : « Miraculeusement, le ministère de la Santé n’a pas encore entendu parler de la promesse de Netanyahu.”
David et Marcel Attia, deux dentistes, racontent leur propre histoire. Marcel raconte : « Je suis venu en Israël en Octobre pour passer l’examen de licence. J’ai valide le test théorique, mais ai échoué au test pratique. En France, je travaille sur des choses complexes comme les transplants et les chirurgies, et ici j’ai été disqualifié à un niveau équivalent a la première année de faculté de médecine. Il semble qu’en Israël soit la méthode est différente, ou alors ils disqualifient délibérément un certain nombre de candidats. Comment Dr Attia a-t-il pu se faire écarter comme un étudiant novice ? David Attia donne le bénéfice du doute à la méthode utilisée en dentisterie en Israël, mais il se pose tout de même des questions quant à la véritable raison de son échec. 70% des dentistes français échouent l’examen théorique tandis que 90% échouent à l’examen pratique.
Dr Caroline Ohayon, 31 ans, a travaillé comme médecin-chef dans une salle d’urgence d’un hôpital en France, et est également instructeur médical. Compte tenu du manque de médecins d’urgence en Israël, les chefs de deux centres médicaux Soroka et Sheba lui avaient assuré une place dans leurs équipes. Mais le gouvernement israélien, le même qui a offert de l’accueillir a « bras ouverts » a pris plus de 4 mois à reconnaître son diplôme de médecin, puis lui a demandé de refaire son internat. Dr Ohayon a été tout simplement déroutée, « Je ne comprends pas », dit-elle.
Mais le problème survient également même après avoir trouvé du travail. Les salaires israéliens sont relativement bas, surtout pour quelqu’un qui n’est pas né dans le système israélien. Un salaire moyen ne parvient pas à couvrir les dépenses quotidiennes d’une famille moyenne. Comme la si bien décrit un israélien : « Israël, c’est gagner un salaire importé du Tiers-Monde et payer des prix importés des Champs-Élysées.”
Le plus grand obstacle des immigrants reste la barrière de la langue. Selon la plupart des linguistes, dans les meilleures conditions, un enfant aura besoin de deux ans afin de se sentir complètement à l’aise avec une nouvelle langue. Beaucoup d’adultes affirment avoir des problèmes d’acclimatation à une langue et a une culture connue pour leur agressivité et leur dureté. Le journal français Le Monde, décrit les difficultés rencontres par les olim : « c’est un pays en guerre, un pays rude, où les tensions sont extrêmes, où l’inégalité sociale est haute, où tout est plus intense. On croit arriver dans un pays avec une culture européenne, (et) on est habitué à l’État-providence français. Mais nous nous trouvons dans le Moyen-Orient, dans un système très libéral ».
Toutefois, même en sachant que de nombreux Juifs français souffrent à leur arrivée en Israël, à la fois professionnellement et personnellement, l’Agence Juive n’a cessé de mener une campagne importante et coûteuse pour augmenter l’Alya française. Les émissaires de la Sohnout ont fait des tournées des communautés juives en France dans l’espoir de booster la Alya. Les fidèles d’une synagogue de Lyon ont rapporté qu’un émissaire de l’Agence juive, un certain Rabbin Mizrachi, a prononcé un discours Shabbat dans leur synagogue et a expliqué que, “Un morceau de plage de Tel Aviv vaut plus que tous les Yeshivot (établissements d’études Talmudiques et Halachiques) en France “. Cet homme qui est ostensiblement religieux avec sa longue barbe et sa Kippah, devrait sans doute voir l’étude de la Torah avec le plus grand respect, même si elle se produit en dehors de son pays d’adoption. Plusieurs membres de la congrégation, y compris le rabbin de la synagogue, ont accusé l’émissaire de jouer avec les émotions de la foule et de manipuler les différents textes sacrés afin de les adapter à l’agenda politique de la Sohnout.
Le député français Meyer Habib, lui-même partisan notoire de l’Alya de France, a déclaré : “je ne peux pas soutenir une situation qui crée des tragédies dans la vie personnelle des gens. ” au sujet de l’état lamentable des immigrants a l’arrivée en Israël.
Ayant conscience de la situation, l’organisation TRUE TORAH JEWS a lancé une campagne au sein de la communauté juive française, pour lutter contre la désinformation créée par les groupes sionistes en leur donnant les statistiques et quelques détails de la vie personnelle de ceux qui ont déjà fait le pas.
TRUE TORAH JEWS a commencé à travailler sur de nombreux fronts pour assurer que les deux parties soient données temps d’antenne égal. Grâce aux médias sociaux, en parlant à des personnes considérant l’Alya et d’autres moyens, nous espérons donner aux Juifs français une image plus précise de ce qui les attend le plus probablement à leur arrivée.
Avec l’aide d’Hachem TRUE TORAH JEWS a déjà atteint plus de 100.000 Juifs français rien qu’à travers les médias sociaux. C’est plus ou moins un quart de la communauté juive française dans le monde. Cette campagne est destinée à laisser les chiffres parler d’eux-mêmes et à donner les outils nécessaires pour prendre une décision équilibrée.
La France est un pays démocratique stable entouré d’alliés, alors que Israël est un pays en état de guerre perpétuel contre des ennemis venant de l’intérieur et de l’extérieur, et qui a tragiquement un taux de morts violentes 10 fois plus élevé qu’en France.
Aucun pays n’est parfait, mais si quelqu’un envisage de faire sa Alya pour des raisons de sécurité, le choix semble douloureusement évident, à moins que les faits soient délibérément occultés de ces immigrants potentiels.
Nathan Sharansky, président de l’Agence Juive et lui-même immigrant d’Ukraine, a été forcé d’admettre dans une interview avec VICE News qu’Israël n’est statistiquement pas plus sûr que la France dans un sens physique, mais plus sur un niveau sentimental.
En partant sur cette théorie, on pourrait inciter les gens à émigrer vers le pays qui lui inspire un sentiment de sécurité, que ce pays soit la Syrie, l’Afghanistan, ou même l’Ukraine de Shransky. Évidemment, personne ne serait favorable à une idée si ridicule et les commentaires de Nathan Sharansky ne peuvent que démentir une vérité douloureuse : les Juifs français sont recherchés parce que leur présence en Israël ajoute une légitimité à l’Etat sioniste. Ils ne sont que des chiffres sur le livre de l’Agence Juive, des balles à utiliser dans une guerre de relations publiques.
Les Juifs français ont le droit d’entendre les deux côtés de l’histoire.
Pour en revenir à la famille Berdah, Mme Berdah et son mari Michel, se sont souvent eux-mêmes trouvé en désaccord quant à savoir si leur décision de faire leur alya avait été un choix judicieux. Le déménagement a engendré des tensions considérables dans leur vie de couple. Michel Berdah veut rentrer en France, et dit à sa femme : « Vous pensez que vous avez quelque chose à offrir ici ? Israël non plus n’a rien à nous offrir “.
Malheureusement, Michel semble avoir raison.
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